L'ÉCRITURE A-T-ELLE CHANGÉ L'ENVIRONNEMENT
de
Yann AUCOMPTE
205, 10,5x16,5cm, 84p., illus., broché, 12€
collection Milieux #010
Lorsque nous écrivons un email, une liste de courses ou tenons notre comptabilité, nous mobilisons des techniques très anciennes. L’écriture constitue l’une des inventions fondatrices des cultures humaines en matière de communication.
Depuis son apparition, elle organise les sociétés : sédentarisation, enfermement dans des villes fortifiées, hiérarchisation des activités, exploitation et domestication de l’environnement. Ce système d’inscription s’est imposé par son efficacité apparente à comptabiliser, prévoir, communiquer, archiver, organiser. Mais l’écriture sépare, réduit, encode ; elle nous apprend à nous détacher du vivant en le convertissant en unités enregistrables, donc maîtrisables.
Or le vivant est complexe et résiste à ces raccourcis. Constatant les limites de l’inscription, les sociétés humaines ont souvent préféré transformer la nature pour la rendre compatible avec les logiques de l’écriture, plutôt que d’en interroger les outils.
À force d’usage, l’écriture a contribué à produire des milieux à la fois socialement et écologiquement appauvris, tendant à l’homogénéisation. Pour en saisir les effets, il faut considérer l’écriture comme un système technique à part entière : si nous n’y prenons pas garde, elle cesse d’être un instrument et nous en devenons les opérateurs.
Yann Aucompte est professeur agrégé de Design et métiers d’art, enseignant au lycée Jean-Pierre-Vernant de Sèvres en DNMADe Graphisme, docteur en esthétique, sciences et technologies des arts de Paris 8. Sa thèse a porté sur le design graphique français et s’intitule: La diversité éthique des pratiques de graphisme en France au tournant du XXIe siècle.
La collection MILIEUX est dirigée par Vivien Philizot, professeur des universités en design graphique et cultures visuelles à la faculté des arts de l’Université de Strasbourg